Maritain, Jacques (1882-1973)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Maritain, Jacques (1882-1973)

Autres formes du nom

fre Jacques Maritain

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Maritain

Prénom(s)

fre Jacques

Langue

fre

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

fre 18 novembre 1882
1882-11-18

Date de mort

fre 28 avril 1973
1973-04-28

Lieu de naissance

Lieu de décès

Portrait, représentation de la personne

Conjoint de la personne décrite

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fre Maritain, Jacques (1882-1973)

Description

Elevé dans un milieu anticlérical et républicain, baptisé dans l’Eglise réformée, Jacques Maritain est élève au lycée Henri-IV où il rencontre Ernest Psichari, avec qui il développe une amitié homophile. Il étudie la chimie, la biologie et la physique à l’Université de la Sorbonne, où il rencontre Raïssa Oumançoff, immigrée russe juive, qu’il épouse le 26 novembre 1904. L’enseignement de la Sorbonne empreint de scientisme le déçoit dans sa recherche existentielle. Charles Péguy à qui le couple se confie l’encourage à suivre les cours d’Henri Bergson au Collège de France, pendant lesquels en 1901-1902, ils déconstruisent le scientisme et apprennent le « sens de l’absolu ». En 1905, Jacques Maritain est reçu à l’agrégation de philosophie. Sous l’influence de Léon Bloy, le couple Maritain reçoit le baptême catholique en juin 1906. En 1907, ils s’installent à Heidelberg où Jacques Maritain étudie la biologie sous la conduite d’Hans Driesch dont la théorie néo-vitaliste proche des conceptions de Bergson l’influence. Raïssa découvre l’œuvre de saint Thomas d’Aquin sur la recommandation de leur conseiller spirituel, le Dominicain Humbert Clérissac ; Jacques Maritain y découvre à son tour la confirmation de nombreuses de ses idées. Il s’éloigne ainsi de Bergson qu’il critique durement dans son premier ouvrage publié en 1913 « La philosophie bergsonienne : études critiques ». Du thomisme, Jacques Maritain se tourne ensuite vers Aristote puis vers la néo-scolastique. Sa philosophie inspirée d’Aristote et de saint Thomas d’Quin se veut donc une philosophie chrétienne fondée sur l’expérience et la raison, indépendante de la foi mais en accord avec elle. Il défend la philosophie comme reine des sciences, chargée de corriger les erreurs des autres sciences, qui ne traitent que de la matière et sont donc secondaires. Il vise à actualiser la pensée du thomisme et la mettre en accord avec le XXe siècle.
A partir de 1912, il enseigne au collège Stanislas, puis à l’Institut catholique de Paris ; il fréquente Charles Péguy et correspond avec Charles Maurras avec qui il partage le combat face à la république anticléricale mais sans partager le nationalisme ni l’antisémitisme du fondateur de l’Action française. En 1916-1917, il enseigne au Petit Séminaire de Versailles ; il est chargé en 1917 d’écrire une série de manuels pour les universités catholiques et les séminaires, pour laquelle il ne publie qu’un seul ouvrage « Eléments de philosophie » en 1920. La même année, il fonde avec Henri Massis et Jacques Bainville, la « Revue universelle », nationaliste et catholique, proche de l’Action française, où dans les pages philosophiques, il poursuit son travail pour la renaissance thomiste et travaille à la conversion catholique ; il publie en 1922 « Antimoderne » condamnant la démocratie libérale de la IIIe République. En 1926, alors que le Vatican émet des mises en garde contre l’Action française, il essaie de jouer le médiateur auprès de Charles Maurras à qui il a dédicacé en 1924 ses « Réflexions sur l’intelligence ». Jacques Maritain tente de justifier auprès de Maurras la position de Rome en publiant « Primauté du spirituel, pourquoi Rome a parlé » (1927) et « Clairvoyance de Rome » (1929), position qui est très mal vécue par Maurras et l’Action française qui refuse de reconnaître l’autorité spirituelle du pape. C’est la rupture et Jacques Maritain condamne l’Action française : comme il l’écrit pendant la Seconde Guerre mondiale dans son journal : « je m'accuserai toujours comme d'une impardonnable légèreté d'avoir fait crédit pendant quelque temps à un mouvement dont les sophismes politiques ont à leur base le mépris de l'Évangile. Aujourd'hui plus que jamais je bénis l'intervention libératrice de l'Église qui, en 1926, a dénoncé les erreurs de l'Action Française [...] j'ai tâché de dégager les traits d'une politique chrétienne authentique et d'établir, à la lumière d'une philosophie de l'histoire et de la culture, la vraie signification de l'inspiration démocratique et la nature du nouvel humanisme que nous attendons. » Dans les années 1930, il encourage Emmanuel Mounier et la création de la revue « Esprit » favorisant la naissance du courant personnaliste (qui met en avant la personne humaine, et développe une vision réaliste de l'homme en alternative à la fois aux individualismes et aux totalitarismes). Il publie en 1936 « Humanisme intégral » qui en approfondissant la réflexion politique et sociale le rapproche de la démocratie-chrétienne : entérinant les acquis de la Révolution française et du libéralisme, séparant les sphères temporelles et spirituelles, il prône l’engagement des catholiques dans la politique non par la création de partis confessionnels mais en s’inspirant de la religion dans l’action. En 1933, il est nommé professeur à l’Institut pontifical d’études médiévales de l’Université de Toronto, il enseigne également à Columbia, Chicago et Princeton. En 1939, bloqué en Amérique du Nord par la déclaration de guerre, il prend position contre le régime de Vichy et son antisémitisme, idées qu’il a toujours combattues, depuis son dreyfusisme de jeunesse jusqu’à son philosémitisme dans les années 1930. En 1942, il refuse l’invitation de De Gaulle à participer au Comité national. De 1945 à 1948, il est nommé ambassadeur de France auprès du Vatican. En 1950, il participe à la fondation du Congrès pour la liberté de la Culture. Il enseigne ensuite à nouveau à Princeton dont il devient professeur émérite en 1956. Après le décès de Raïssa en 1960, en 1961, il s’installe chez les Petits Frères de Jésus à Toulouse et devient Petit Frère en 1970. La même année, il publie son dernier ouvrage « De l’Eglise du Christ. La personne de l’Eglise et son personnel » où il rassemble sa pensée de l’Eglise.

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